
Après le succès de The Handmaid's Tale sur Hulu, c'est au tour de Netflix d'adapter un des romans de la Canadienne Margaret Atwood : Alias Grace, ou Captive dans la langue de Molière, publié en 1996. Heureux et improbable hasard : j'ai trouvé ce bouquin d'occasion en version anglaise à Ténérife cet été et je vous le conseille d'ailleurs, si vous aimez les romans historiques et un poil mystérieux. Margaret Atwood s'est inspirée d'un fait divers remontant à 1843, au Canada : un riche fermier, Thomas Kinnear, et sa gouvernante et maîtresse, Nancy Montgomery, étaient sauvagement retrouvés assassinés dans le cellier de la maison. Sont accusés deux employés : James McDermott, l'homme à tout faire qui aurait porté les coups fatals et sera pendu, et Grace Marks, servante de 16 ans qui sera condamnée à la prison à vie avant d'être graciée en 1872. Etait-elle innocente ? Complice ? Ou peut-être même l'instigatrice de la tuerie ? Margaret Atwood le reconnait à la fin de son roman : Grace Marks demeure aujourd'hui encore une énigme. Et l'auteur s'est donc fait un plaisir d'imaginer ce qu'aurait pu être le passé de cette servante ou encore ses entretiens avec un certain Simon Jordan, jeune docteur ambitieux chargé d'innocenter Grace Marks pour le compte de son comité de soutien. Et qui espère bien faire fortune grâce à la criminelle.
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Netflix |
J'ai dévoré ce week-end les 6 épisodes de l'adaptation du roman, et je dois avouer que j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver les personnages qui m'avaient accompagnée tout au long de ma lecture. Le casting n'est pas mal du tout (avec Anna Paquin, à l'ancienne) et l'intrigue est très fidèle à l'originale (y compris dans les dialogues), même si beaucoup de détails ont été éludés : la vie de Simon Jordan passe à la trappe, idem pour son côté ambitieux (le jeune homme étant bien plus intéressé dans le roman), la fascination qu'exerce Grace Marks (et pas seulement sur les hommes) ou encore son travail actuel par exemple. Ça n'est pas vraiment dérangeant : on se concentre sur la vie de la jeune femme de son départ d'Irlande en famille jusqu'aux meurtres et son emprisonnement à l'asile puis en prison. Selon moi, la série reproduit plutôt bien toute la complexité du bouquin : Grace Marks est-elle une manipulatrice ?
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De plus, comme dans ses nombreux romans (et également dans cette adaptation), Margaret Atwood explore la place de la femme dans la société. Agressions, rumeurs, bienséance... Si Offred et Grace Marks semblent n'avoir rien d'autre en commun que leur statut de servante, Alias Grace est comme La servante écarlate un petit bijou féminin et féministe. Quitte à pâtir parfois d'un rythme un poil lent, autant sur le papier qu'à l'écran.
Je vous laisse avec la bande-annonce en anglais de cette mini-série disponible depuis la fin de la semaine :
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