Jade from Paris: Mon roi de Maïwenn : merci, merci, merci, Maïwenn

dimanche 18 octobre 2015

Mon roi de Maïwenn : merci, merci, merci, Maïwenn

film mon roi pervers narcissique


Si vous me suivez depuis quelques années, vous avez peut-être lu cet article dans lequel je racontais mes mois (interminables) de relation avec un pervers narcissique (ou "PN" pour les intimes). J'avais du coup très envie de voir le nouveau film de Maïwenn, Mon roi avec Emmanuelle Bercot et Vincent Cassel, tout en appréhendant à mort ce que j'allais voir à l'écran. J'avais surtout peur de me mettre à pleurer et ne plus pouvoir m'arrêter, mais mon chéri qui avait beaucoup aimé Polisse m'a accompagnée. J'avais envie d'avoir son ressenti sur le sujet, même s'il a toujours du mal à comprendre comment une personne sans problème psychologique particulier peut subir un tel lavage de cerveau. Beaucoup de personnes ont vu dans le film un questionnement sur la passion amoureuse ; moi, je me suis surtout concentrée sur la dimension dominant/dominé, parce que c'est la facette du film qui me parlait avant tout.

film mon roi pervers narcissique
Copyright photo : Studio Canal


Si je n'ai pas versé de petite larme devant le film, j'ai tout de même trouvé son visionnage éprouvant. J'en suis ressortie très fatiguée mais heureuse qu'un film "grand public" puisse enfin montrer en images l'enfer d'une telle relation. Et j'étais énervée aussi, parce que je me renvoyais dans le personnage de Tony (Emmanuelle Bercot mérite mille fois sa Palme de meilleure actrice à Cannes) et que je revoyais mon ex dans le personnage de Georgio (j'ai un peu peur de Vincent Cassel depuis, ahah). Les débuts d'une relation passionnelle tout en rose mais qui tourne rapidement au vinaigre. Les vexations, l'abandon, les envies de tout casser. Cette impression de devenir folle aussi, parce que je ne peux pas sortir de cette spirale et qu'il me fait comprendre que c'est moi qui ait un problème. Que c'est moi qui suis le problème.

Je ne sais pas si Maïwenn et son co-scénariste Etienne Comar ont eux-même vécu avec des pervers narcissiques, ça ne me regarde pas d'ailleurs, mais j'ai été scotchée de voir comme certaines scènes du film étaient justes et assez ridicules quand on a du recul sur la situation. Le genre de scènes si grosses qu'une personne hors emprise ne peut les comprendre... alors qu'une personne sous emprise ne peut que les subir, même si ça ne lui plait pas. Exemples (qui marchent aussi bien pour les hommes que pour les femmes) :
- les décisions prises par le pervers narcissique à la place de sa proie, du contenu de son repas jusqu'au prénom donné à leur enfant.
- les mensonges à répétition, mais plus c'est gros, plus ça passe parait-il.
- la culpabilisation : le PN souffre, oui, et à cause de vous. Alors que tout ce qu'il fait, lui, il le fait pour le bien du couple.
- au contraire, le détachement (feint) du PN : lui ne voulait pas être en couple, c'est sa partenaire qui est venue "le chercher".
- le besoin pour le PN (ce loser invétéré) d'être entouré, d'avoir une cour qui l'adule et le trouve merveilleux (salut les aveugles)
- mais aussi la jalousie du PN, dès lors que sa victime est heureuse sans lui (et pas seulement dans sa vie professionnelle).

film mon roi pervers narcissique
Copyright photo : Studio Canal


Mais le plus équivoque dans tout ça, c'est que les gens dans la salle de projection continuait de rire aux blagues de Georgio, tout comme Tony face à lui malgré déjà 100 crises de nerfs à cause de lui, alors qu'il avait prouvé à l'écran qu'il était bien pire qu'un simple connard. C'est ça dans la vraie vie : une victime à la fois dans le déni et la souffrance, et des personnes extérieures au couple qui ne voient souvent pas le problème.
J'espère seulement que les spectateurs ne jugeront pas le personnage de Tony comme beaucoup le font dans ce genre de relations. Si certains la trouveront faible, moi je l'ai trouvée très forte. Plus forte que moi à l'époque en tout cas.

Alors merci Maïwenn pour ce film, aussi dur soit-il à regarder et surtout à vivre. Juste merci. 






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Et vous, envie de voir ce film ? Aimez-vous le cinéma de Maïwenn ?