Un tatouage, j'en rêve depuis le collègue sans jamais avoir su fixement ce que je voulais faire. Puis, il y a quelques années, après avoir flashé sur un motif dans un livre d'art chinois de la bibliothèque familiale, je m'étais dit que je me lancerais si je réussissais le concours pour entrer en dernière année de journalisme. Le concours dans la poche, j'ai quand même attendu deux ans avant de finalement de me motiver, par manque de temps et aussi un peu par appréhension. 

Le tatouage étant une sorte de tradition familiale chez moi (mon père est par exemple tatoué sur les bras et tout le dos), je ne craignais pas du tout la désapprobation de mes proches. J'avais juste trop peur d'avoir mal, avec en plus des témoignages de copines ayant bien souffert sous les aiguilles. Le jour du rendez-vous, j'ai tout de même choisi une autre partie du corps sur les conseils de mon tatoueur Bernard du salon Horisei (Paris 15e). Il m'a répété tant de fois que j'allais pleurer en me faisant tatouer sur les côtes que j'ai finalement opté pour le côté droit du dos, zone discrète et à l'abri de la plupart des regards.

Verdict ? Oui, le tatouage, ça fait mal. Ca pique, ça chatouille, ça fait grincer des dents mais ça en vaut clairement la chandelle. En ressortant du salon de tattoo, j'avais l'impression d'avoir mûri en quelque sorte face à l'accomplissement d'un projet de longue date. En parlant de douleur, j'ai d'ailleurs failli tomber dans les pommes au début du tracé tant je me contenais pour ne pas chanter "aïe aïe aïe". Mais toute expérience est subjective, certains arrivant carrément à méditer ou s'endormir (comme mon tatoueur, adepte du tatouage traditionnel japonais qu'il se fait faire sur l'archipel).

Idem niveau entretien et soin après le rendez-vous, qui dépendent de la personne tatouée et de sa peau : l'encre n'a par exemple pas dégorgé (mais alors pas une goutte), je n'ai eu aucun saignement mais très (très) envie de me gratter durant la phase de cicatrisation. Si certains professionnels recommandent d'envelopper sa peau d'un film plastique et de n'utiliser que des nettoyants sans savon, mon tatoueur m'a juste conseillé d'appliquer de la crème cicatrisante et de coller des compresses en cas de dégorgement. Et tout s'est bien passé, sans complication ni allergie. YOLO.

Concernant le motif, il est très fidèle au dessin d'origine (une très vieille estampe représentant le yin et le yang par le biais d'un dragon et d'un phénix) et a une signification qui m'est toute personnelle, en rapport avec mes origines chinoises et françaises. Bernard l'a modifié par endroit pour rendre le tracé plus lisible mais il a aussi respecté MES attentes. Ca peut paraitre idiot mais c'est hyper-important ! Pour l'anecdote, je me suis renseignée l'an passé dans le salon de Laura Satana (Paris 20e) où une copine se faisait tatouer. En leur montrant mon motif, le tatoueur m'a annoncé qu'il ne souhaitait pas le réaliser comme tel mais plutôt à l'horizontale (donc plus en forme de cercle, le principe même du yin et du yang soit dit en passant), agrémenté de nuages rock SUR MES FESSES (sérieusement, mec ?). Rien à voir avec mes envies à moi donc, et à un prix frôlant l'indécence : plus de 1000€ pour 10 heures de travail... alors que le mien a finalement été réalisé en moins de 2 heures pour moins de 300€. Après tout, chacun ses goûts, ses moyens financiers et son ouverture d'esprit mais un tatoueur s'appropriant votre projet en le modifiant de A à Z n'a rien de professionnel selon moi.

J'y retourne bientôt pour effectuer des retouches et des ombrés et je pense d'ores et déjà aux futurs motifs que j'aimerais me faire tatouer d'ici quelques années. Je crois que je suis foutue.

Et pour plus d'infos, j'avais réalisé pour Elleadore.com une interview de The Tattoorialist pleine de conseils avant de sauter le pas du premier tatouage. Et on n'oublie pas les faux tattoos, super chouettes eux aussi.