Ce blog aura bientôt 7 ans ! Le temps a filé à toute vitesse, ce journal en ligne a évolué au fil des années, tout comme moi. J'ai aussi eu la chance de collaborer dès mes débuts avec des marques (et leurs CM) que j'adore et vous êtes de plus en plus nombreuses à me lire chaque jour. Ma boîte mail ne désemplit pas et parmi tous ces messages qui me sont adressés, on y trouve tout plein de propositions de partenariats.

L'instant où ça se corse : quand les marques nous proposent de découvrir leurs produits ou nous commandent du contenu à publier sur leur propre site. Certaines savent ce qu'elles font et j'aime travailler avec elles (ça me fait même pousser des cris de joie selon les mails). Mais les autres... Entre celles qui te dictent carrément ce que tu dois écrire dans ton article (alors que rien ne m'oblige à publier, jusqu'à preuve du contraire) et celles qui veulent utiliser ton travail et ton image gratuitement, il y a beaucoup à dire.
Car oui, depuis l'explosion des blogs vers 2010, les pratiques du blogging ont évolué avec une grande vague de professionnalisation (ce qui ne fait pas disparaître la "passion du blogging", bien au contraire vu qu'on y passe encore plus de temps), tandis que les annonceurs ont compris le potentiel de recommandation de ces supports en ligne.
Le problème, c'est que :
Le problème, c'est que :
- certains ne veulent pas pour autant y investir de budget et exigent donc des services professionnels sans débourser un euro : rédaction, création de contenu vidéo et photo, utilisation commerciale de photos dans des lookbooks...
- encore coincés dans les années 2007-2008 avec Marty McFly, d'autres pensent qu'ils font honneur aux blogueuses en leur proposant un partenariat (aussi pourri soit-il).
Et ça marche autant pour les petits créateurs que les grands groupes de mode et cosmétiques. Qu'on soit bien clair : un marque contacte un blog parce qu'elle y voit un intérêt (son lectorat, sa ligne éditoriale, son "influence"), pas parce qu'elle veut la paix dans le monde et remplir votre salle de bain et dressing pour le plaisir.
Il y a des abus des deux côtés bien sûr. Je pense même que cet article risque d'être mal pris par quelques agences, annonceurs et même blogueuses, ou d'être qualifié de prétentieux ("mais pour qui elle se prend, elle devrait être contente d'être contactée déjà !")... Personne ne peut être flatté de recevoir ce genre de propositions, je vous le promets. Et c'est marrant, ça se passe très bien avec mes collaborateurs habituels (Shiseido, L'Occitane, Bourjois, Guerlain, Durance...) qui, eux, respectent le travail des blogueuses.

Allez, trêve de bavardages, morceaux choisis de ce que j'aimerais ne plus jamais recevoir :
1. "Notre nouveau produit vient de sortir. En pièces jointes le communiqué de presse et les visuels pour la rédaction de votre article. Merci de m'envoyer le lien une fois qu'il sera publié".
Ca tombe bien, je ne savais pas sur quoi écrire ! Et j'adore parler de produits que je n'ai jamais testés. Marche aussi pour ceux qui proposent d'écrire les articles à ma place.
2. "Nous avons très envie de travailler avec toi. C'est pour cela que nous t'offrons un bon d'achat de 12$ pour commander des articles et en parler sur ton blog".
Un e-shop très généreux et qui pense encore faire une faveur en envoyant des articles aux blogueuses qu'il a lui-même contacté.
3. "Bonjour, nous sommes un e-shop et vous proposons un billet sponsorisé. Vous serez rémunérée avec un bon d'achat de 20$, ce qui vous permet d'acheter un t-shirt."
Tout est à revoir : la définition de "billet sponsorisé", la devise, le montant proposé.
4. "Nous vous proposons de publier un article sponsorisé. Merci cependant de ne pas le mentionner comme tel et de mettre vos liens en dofollow afin de permettre au site de notre client d'être référencé".
Partenariat complètement illégal. De plus, le fait de ne pas mettre de liens commerciaux en nofollow peut vous coûter cher si Google le remarque. Et vous savez quoi ? L'illégalité n'arrête pas certaines blogueuses qui publient quand même ces billets (et oui, ça se remarque quand on a nous aussi reçu le même brief)...
5. "Nous aimerions que vous preniez une photo de vous et vos amies. Nous l'utiliserons sur nos réseaux sociaux pendant 6 mois. Mais comme nous n'avons pas de budget, il n'y a aucune contrepartie. Mais vous serez sur nos réseaux sociaux, c'est déjà bien !".
Aucun respect du travail de création ni du droit à l'image. Foutage de gueule compte double.
6. "Nous souhaiterions utiliser ton image et ton nom sur notre site d'e-commerce. Nous ferons bien sûr un lien vers ton blog. Ah, et si tu pouvais écrire toi-même quelques lignes pour présenter ton site, ce serait top".
Le lien vers le blog, c'est juste la moindre des choses. Pour le reste...
7. "Hello les blogueuses, notre nouvelle collection est sortie ! Les 10 premières à relayer l'info recevront un super cadeau alors n'attendez plus !".
Sous-entendu dans cette proposition : "on s'en fout du blog qui publiera l'info tant qu'on a une parution, Michel !". Ca donne vachement envie de collaborer.
8. "Nous vous invitons un week-end à Amsterdam. Pour participer, publiez un article sur votre blog. Le meilleur article élu par notre jury top secret permettra à la blogueuse de gagner ce somptueux voyage".
L'âne et la carotte dans toute sa splendeur ! D'une part, la marque vous fait croire qu'elle vous invite alors que pas du tout. D'autre part, la marque est assurée d'avoir des articles en faisant miroiter un cadeau (et ça, ça se faisait en 2008).
9. "Je vous propose d'organiser un concours sur votre blog. Je vous enverrai d'ici peu la question à poser ainsi que les conditions de participation à donner à vos lectrices. Vous serez également en charge de l'envoi du lot à votre gagnante".
Ah merci, pendant une minute j'ai cru que je tenais encore les rênes du blog !
10. "Nous n'avons pas apprécié les critiques émises sur notre produit, elles nuisent à notre image. Merci de modifier votre article au plus vite".
Des tentatives d'intimidation de ce genre, j'en ai reçu plusieurs (même sur des articles positifs sur des produits achetés comme tout le monde, parce que certaines marques ne sont JAMAIS satisfaites !). Et elles vous demandent souvent votre numéro de téléphone aussi, pour mieux vous mettre la pression. Vous risquez des problèmes en cas de diffamation. Mais en cas de critique constructive (sur un produit, un packaging, une formule...), vous êtes dans votre bon droit de consommatrice.
Bonus. "Nous vous proposons un partenariat alors que bon, votre trafic est quasi-inexistant".
En gros, "tu ferais mieux d'accepter ce qu'on te propose". Encore une fois : cette marque vous contacterait-elle vraiment si vous n'étiez pas lu ? Fait-elle en fait partie des Petits Frères des Pauvres ? Et pense-t-elle VRAIMENT qu'on va travailler avec elle suite à ces échanges ?
Bonus. "Nous vous proposons un partenariat alors que bon, votre trafic est quasi-inexistant".
En gros, "tu ferais mieux d'accepter ce qu'on te propose". Encore une fois : cette marque vous contacterait-elle vraiment si vous n'étiez pas lu ? Fait-elle en fait partie des Petits Frères des Pauvres ? Et pense-t-elle VRAIMENT qu'on va travailler avec elle suite à ces échanges ?

Et vous, quelles sont les pires propositions que vous ayiez reçues ?