
Ce roman, Le Pouvoir de la Britannique Naomi Alderman, est sorti tout au début de l'année chez Calmann-Lévy. Je l'ai dévoré entre deux polars, l'ai mis de côté pour le filer à ma copine Gaëlle et j'avais très envie de vous en parler, parce que c'est un livre qui m'a marquée et que je ne pense pas oublier de sitôt. Son intrigue ferait trembler le plus grand des machos : un jour, les adolescentes du monde entier découvrent qu'elles ont un pouvoir, celui de faire violenter (et même tuer) grâce à l'électricité. Pire encore : ces jeunes femmes peuvent activer ce même don chez les femmes plus âgées, par simple contact. Dès lors, plus aucun homme n'ose embêter la gent féminine et la plupart d'entre eux craint même de sortir la nuit, dans les quartiers désolés. Très vite, quelques leadeuses prennent le pouvoir : elles sont désormais à la tête de cultes, de pays ou encore de trafics en tout genre. Mais un monde gouverné par les femmes est-il finalement plus juste que celui, patriarcal, auquel nous avons été habitués ?
Autant vous dire que ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains (à part si vous voulez en enquiquiner certains, évidemment) mais c'est un sujet qui me parle beaucoup. Ecrit comme un document historique, accompagné d'archives et d'échanges entre auteurs, ce roman débute 10 ans avant le Cataclysme et suit le quotidien d'une demi-douzaine de personnages, bousculée par l'apparition de ce fameux "don féminin" (qui a une explication scientifique, mais je ne vous spoile pas). Et trêve de suspense : c'était vraiment une chouette lecture, aussi cynique qu'actuelle. Théories du complot, viralité, troubles dans le genre... Naomi Alderman appuie souvent là où ça fait mal et questionne autant le féminisme que l'hembrisme. Sans oublier la notion de pouvoir (et ses abus), qui donne son nom à ce roman.
Je pense en avoir assez dévoilé sur ce petit bijou, cinglant jusqu'à la dernière phrase (vraiment). Et j'espère vous avoir donné envie de vous y plonger ! C'est d'ailleurs un des coups de cœur de Barack Obama et de la grande Margaret Atwood, rien que ça.
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