
Ça fait plusieurs mois que j'ai très mal à la hanche droite. Au réveil, au coucher, au boulot, le week-end... Malgré les séances chez le kiné-ostéo qui me suit depuis des années, ma douleur revient automatiquement, souvent après le sport, quand je fais de longues balades à un rythme soutenu ou tout simplement quand je danse. Je passe une radio : rien de bien particulier en ressort, donc il faut continuer les examens selon mon kiné et le médecin généraliste remplaçant qui m'a prescrit le test.
C'est là que mon médecin traitant (enfin, mon ex-médecin traitant, vous comprendrez pourquoi rapidement) entre en jeu. Je ne le vois pas souvent car je le trouve chelou, vraiment. Mais son remplaçant n'est pas dispo, alors je décide de lui parler de mon problème. Très vite, il minimise ma douleur : il me demande en riant si j'ai une "balle de tennis" dans la hanche quand je lui dis que celle-ci gonfle quand il y a un pic de douleur, sans s'y intéresser plus que ça. Et là, c'est le drame au moment où je dois me peser : "Vous êtes en surpoids, il faut que vous perdiez 7 kilos pour atteindre votre poids idéal". Je lui rétorque que je fais du sport depuis peu, que j'ai pris du poids les premières semaines à cause de la reprise. Sa réponse, alors qu'il rit dans sa barbe : "Parce que vous vous trouvez musclée ?". Selon lui, impossible que j'aie "pris 7 kilos de muscles en un mois et demi de pratique sportive", ça tombe bien, je n'ai jamais affirmé cela. Mon passé à 46 kilos pour 1m68 à la fin de l'adolescence ? Ça lui importe peu. Et quand je lui demande si ce "concept de poids idéal n'est pas dépassé de nos jours", il m'explique que non, que c'est "médical". Ah. Par contre, mon bien-être, le fait qu'on soit en fin de journée ou mes gros os, on s'en tamponne le coquillard. Parce qu'apparemment il connait mieux mon corps que moi. Ajoutez à cela un petit relent de sexisme, monsieur considérant que les spasmes que j'avais ce jour-là au ventre était uniquement dues à mes "menstruations" et non à ma tension basse (vérifiée), au stress et à la fatigue. D'accord.
Je suis sortie de ce rendez-vous en larmes alors que je souhaitais avant tout trouver une solution à mon souci à la hanche, qui me pourrit de plus en plus la vie. Les tests sanguins conseillés par son confrère et mon kiné ? Passés à l'as, par contre je dois vérifier mon cholestérol (LOL) et passer un IRM, prescrit parce que j'ai insisté. J'ai 28 ans, je suis sportive et active, je me considère comme stable psychologiquement et je ne déteste pas mon corps, même si quelques trucs me chiffonnent. Et pourtant, j'ai été terriblement blessée par ces propos, alors imaginez une adolescente à ma place. Ou une personne mal dans sa peau, tout simplement, ou qui ne supporte plus la douleur. Qu'un médecin souhaite avertir des dangers du surpoids, c'est tout à fait normal. Mais il y a des manières de le faire, et celle-ci est juste moqueuse, voire vicieuse, selon moi. Surtout quand on est soi-même bien loin du modèle que l'on vante, n'est-ce pas monsieur ?
Alors, ce week-end, j'ai pris rendez-vous, un peu à reculons, avec un autre praticien. Une femme, tout douce, la cinquantaine, qui affichait un grand sourire sur une photo trouvée sur le web avant de passer le pas. Grâce à elle, j'ai trois examens poussés à effectuer car, en effet, ma douleur à la hanche est anormale. Quant au surpoids qui en serait la cause, ça l'a bien fait rigoler. Mais j'imagine que c'était plus facile pour mon médecin précédent de tirer cette conclusion que de chercher ailleurs. Sachant qu'avec ma hanche de mémé, impossible de me dépenser, donc de perdre du poids, donc d'atteindre le "poids idéal" qui l'obsède tant... Bref.
J'ai trouvé un médecin bienveillant. Et c'est peut-être un détail pour vous, mais après ce que je m'étais pris dans la tronche, ça veut dire beaucoup.
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