J'ai toujours été une mordue de faits divers, au point même d'y avoir consacré un dossier quand j'étais à la fac. Je ne loupais jamais un épisode du Faites entrer l'accusé de Christophe Hondelatte mais j'ai finalement trouvé un programme qui le surpasse largement : The Keepers, dévoilé par Netflix le 19 mai dernier. Il s'agit en fait d'un docu-série, à l'image de Making a murderer qui a retourné les Etats-Unis (Kim Kardashian s'est même abonnée rien que pour ça, oui oui). Je trouve qu'on a clairement moins parlé de The Keepers alors que ça a été une véritable claque pour moi. J'ai enchaîné les 7 épisodes en deux jours, complètement absorbée par ce qu'on me racontait à l'écran. Et choquée, révoltée, abasourdie, bouleversée... Bref, vous voyez l'idée générale. Le truc qui te fait pleurer sur ton canapé, d'autant plus qu'il s'agit d'une histoire vraie. Attention, spoilers !

En novembre 1969, Cathy Cesnik, jeune nonne et professeur dans un lycée catholique pour filles à Baltimore, se rend dans un centre commercial pour faire quelques courses en fin de journée. On ne la reverra plus jamais vivante, mais sa voiture est très rapidement retrouvée non loin de son appartement, comme laissée à l'abandon. Son corps, lui, sera retrouvé deux mois plus tard, sur un terrain vague. Aujourd'hui encore, on ne sait pas clairement ce qui est arrivé à la jeune femme. Mais un journaliste passionné par l'affaire, Tom Nugent, et deux anciennes élèves de Cathy Cesnik aujourd'hui retraitées, Gemma et Abbie, mènent depuis de nombreuses années leur propre enquête. La caméra les suit en partie dans leurs recherches, mais dévoilent également d'autres protagonistes liés à l'affaire.
Car le cœur du sujet abordé par The Keepers concerne une centaine (au moins) de personnes : Cathy Cesnik aurait été liquidée car elle était sur le point de dénoncer un prêtre, conseiller d'orientation du lycée de Keough dans lequel elle travaillait elle aussi, pour abus sexuels sur des élèves. Face caméra, des victimes, aujourd'hui mères de famille ou retraitées, se livrent sur les agressions qu'elles ont subies à l'époque. Une en particulier, Jean, atteinte de stress post-traumatique, qui se remémore son traumatisme dès les années 90 et fait rouvrir l'enquête sur la mort de sa prof : en effet, elle se souviendrait avoir été menée jusqu'à son cadavre le lendemain de sa disparition... Et dévoile malgré elle toute une machination politique, policière et religieuse pour étouffer l'affaire... mais aussi les plaintes pour agressions sexuelles de nombreuses élèves contre le prêtre en question.
Un seul conseil : ayez le cœur bien accroché si vous souhaitez vous lancer dans The Keepers. Moi qui m'attendais à une simple enquête pour meurtre, je me suis pris un énorme uppercut dès le deuxième épisode. Mais impossible d'arrêter mon visionnage, paradoxalement : ce docu-série plein d'humanité aborde des thèmes cruciaux encore aujourd'hui, comme la culpabilisation des victimes de viol ou l'inaction de l'Eglise.
Je vous laisse avec la bande-annonce, en espérant que mon article vous aura donné envie de regarder ce programme qui m'a personnellement retournée :
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