Les zombies sont à la mode depuis The Walking Dead, aussi bien dans les films (Bienvenue à Zombieland, Warm Bodies...) que dans de nouvelles productions pour la TV ! En Grande-Bretagne, la série In The Flesh a occupé la BBC le temps de trois épisodes l'an dernier. Elle nous emmène à Roarton, petit village au nord de l'Angleterre où, comme partout dans le reste du pays, des morts se sont réveillés en même temps. Et miracle : après des années d'errance et de cannibalisme, la médecine a trouvé un remède permettant à ces presque-morts de retourner parmi les vivants dans la joie et le soulagement, en théorie.
Sauf qu'à Roarton, l'armée HVF anti-zombies fait la loi et est parvenue à effrayer les habitants avec l'aide du pasteur. Au sein de cette faction : Jemima Walker, ado paumée pas très enjouée par le retour de son frère Keiren, décédé cinq ans plus tôt et soigné depuis...

Copyright photo : BBC

Et à l'écran, ça donne quoi ? Ambiance grisâtre et très touchante tout d'abord, dans cette mini-série dramatique selon moi parfaitement réussie. Les acteurs, pour la plupart des petits nouveaux, sont attachants et parviennent à incarner de jeunes adultes réalistes (pas tout à fait mûrs, rebelles, éperdument amoureux) dans une situation d'épouvante surréaliste justement. C'est même un peu gore mais ça permet de renforcer le côté dramatique et tragique de la série. Le retour de Kieren n'est que le début des embrouilles et j'ai adoré en apprendre plus sur lui au fil des épisodes, surtout sur son passé à vrai dire, comme les raisons de sa mort ou de sa mésentente avec sa petite soeur. C'est drôle mais j'ai retrouvé dans In The Flesh la même atmosphère oppressante que dans le film Shadow Dancer sur l'Irlande du Nord alors que les deux n'ont rien en commun... à part leur zone géographique.

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Mais là où In The Flesh est bluffante, c'est qu'elle confronte le spectateur a des situations ségrégationnistes (au sens large) pouvant s'appliquer à toute société moderne. Le zombie rejeté par les habitants de Roarton peut ainsi représenter l'étranger, l'homosexuel ou toute personne n'entrant pas dans une case. Frayeur générale, propagande, création de mouvements extrémistes par les opprimés : la série analyse tout le processus de discrimination sociale et ses conséquences les plus noires, attentats et récupération politique (de tout bord) inclus. C'est une série nécessaire selon moi, ludique de par son côté "film d'horreur" mais au final très juste sur les enjeux sociaux, politiques et médiatiques actuels. On la commence en s'attendant à du Dario Argento et on se prend un belle claque à la fin même du premier épisode.

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La saison 2 a repris il y a peu et elle est tout aussi prometteuse, plus politique et sanglante maintenant que le village et ses habitants nous ont été présentés comme il faut en 2013. 6 épisodes sont cette fois prévus et j'ai hâte de tous les voir ! On y découvre le parti pro-mortels Victus tout en retrouvant ses personnages préférés (Jemima, gniii).

Et hop, la bande-annonce qui, je l'espère, vous donnera envie de vous y mettre ! Pour info, la série vient juste de gagner le BAFTA de la meilleure mini-série.