
J'avais très envie de voir Snowpiercer, le Transperceneige depuis l'annonce de sa sortie. Je ne suis pas spécialement accro à la post-apocalypse mais l'idée du film me plaisait : les derniers survivants de l'Humanité entassés dans un train en perpetuel mouvement et compartimentés par classes sociales à la suite du gel de la planète. Plutôt tentant, quand on a lu 1984 (sans aller jusqu'à la dernière page, je l'avoue) et la ribambelle d'auteurs qui s'en sont inspiré, Lolita Pille incluse. J'ai passé un très bon moment devant ce film avec en plus une petite surprise : le réalisateur Bong Joon Ho joue sur deux tableaux, livrant à la fois une peinture de la lutte des classes sur fond de révolte... et une satyre du genre.
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Copyright photo : Snowpiercer LTD |
Si le film est en fait une adaptation de la bande-dessinée frenchie Le Transperceneige de Jacques Lob, Benjamin Legrand et Jean-Marc Rochette parue en 1984, on comprend vite que le réalisateur coréen a ajouté à la noirceur environnante un soupçon d'extravagance, de loufoque même. Ca commençait pourtant très solennellement, avec un semblant de héros vivant à l'arrière du train, la zone des laissés-pour-compte (les "queutards" comme on dit). Une grande partie d'entre eux s'allient pour tenter de traverser ses innombrables wagons et atteindre la tête du train, afin de renverser l'ordre établi et faire tomber le despote Wilford, concepteur du Transperceneige et maître des lieux.
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Copyright photo : Snowpiercer LTD |
Un rot (oui, oui) ou un je-ne-sais-quoi à l'écran aurait dû me mettre la puce à l'oreille mais c'est bel et bien la scène de combat contre des gardes mi-ninjas mi-KKK qui m'a fait percuter que ce film était complètement 3e degré. La mise en scène (très vivante avec des plans simili-infrarouges par exemple), les personnages (plein de tics et mimiques), les situations (le héros qui glisse sur un poisson pendant une baston, les barres protéinés destinées aux queutards et leur ingrédient secret) : le film a au moins le mérite d'être drôle et se moque lui-même de son côté too much, certaines scènes ne pouvant pas être sérieuses. Ce qui ne veut cependant pas dire que les thématiques abordées ne sont pas importantes (écologie, dictature, drogues dures...).
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Copyright photo : Snowpiercer LTD |
Mais ce qui m'a plu par-dessus tout, c'est découvrir l'univers de chaque wagon du Transperceneige, véritable planète et écosystème sur roues. On passe ainsi de la queue du train à un jardin exotique, un aquarium, une classe d'école primaire, un sauna, une boîte de nuit et même un bar à sushis ! Complètement dément et amusant. Et avec des tirs à la mitraillette c'est encore mieux.
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Copyright photo : Snowpiercer LTD |
Ce film décalé dure plus de 2 heures et laisse beaucoup de zones d'ombre, sûrement intraitables à l'écran en un court laps de temps ! Mais c'est l'assurance de passer un chouette moment, sans se prendre la tête !
Et un énorme applaudissement pour la mannequin Tilda Swinton, juste incroyable ! Arriverez-vous à la reconnaître sur les images de cet article ? Les fans de super héros y retrouveront également l'acteur Chris Evans (Captain America), méconnaissable et pas mal du tout dans son rôle de leader imparfait. Octavia Spencer (La Couleur des Sentiments) y apparaît aussi, c'est d'ailleurs un des seuls rôles féminins du film. En tout cas, le moins qu'on puisse dire, c'est que Bong Joon Ho a pris un malin plaisir à amocher ses acteurs.
En ce moment dans les salles ! Voici la bande-annonce :
Et vous, avez-vous vu Snowpiercer et vous a-t-il plu ? Pour les autres, le film vous tente-t-il ?