
J'adore Mo Hayder, l'auteure britannique un peu déjantée de romans policiers noirs, voire très noirs. Après la découverte de Tokyo, puis de L'homme du soir (Birdman étant le "début" de ce dernier, je n'ai pas souhaité le lire puisque je connais déjà certaines conclusions), j'attendais avec impatience la version française de Pig Island, son tout dernier cru (parce qu'en petit boulet que je suis, j'ai trouvé la version originale un peu trop corsée à mon goût ^^). Après quelques mois durant lesquels j'ai su résister à la tentation, parce qu'un livre pas encore de poche ça n'est pas donné hein, je me suis résolue à me l'offrir et à ne plus attendre une journée de plus. Je voulais savoir à tout prix (ici une vingtaine d'euros) ce qu'il arrive à Joe Oakes sur cette île habitée par des adeptes du satanisme et découvir ce qu'est la créature mi-humaine mi-bête sur sa plage qu'un touriste a filmée depuis sa barque, comme le promet la quatrième de couverture.
Ainsi, en ouvrant le livre, j'ai droit à des sueurs froides et à des petites crises d'angoisse rien qu'en lisant certains passages, comme lorsque j'avais dévoré Tokyo. De grosses frayeurs, même si je suis enfouie sous ma couette et que je suis bien protégée de la pluie qui se déchaîne sur mes carreaux. Le problème n'est donc pas le potentiel de Mo Hayder à nous rendre paranoïaques, mais plutôt le roman en lui-même d'après moi. Il est divisé en trois parties, toute établie dans une ville différente; ainsi, toute l'histoire ne se passe pas sur l'île de Pig Island et c'est cela qui m'a gênée. Une fois sortis de l'îlot, l'intrigue perd de son mordant, bien que la fin soit surprenante... Sur le béton et dans de vrais appartements, finis l'ambiance un peu exotique, les incidents nocturnes en pleine nature, les bois et les sentiers tortueux, et bonjour à la police, à la technologie et -ô miséricorde- à la police. J'ai donc cru que l'histoire était terminée alors que je n'en était pas même à la moitié du livre... Et à partir de là, le rythme se perd peu à peu et malgré quelques rebondissements, les angoisses et sueurs froides peinent à réapparaître. Dommage, car le début réservait de gros frissons :(
Mais si vous vous apprêtez à lire tout ça prochainement, j'ai tout de même un conseil à vous donner: suivez tout bien attentivement, de l'îlot à la ville et quel que soit le narrateur, ou les dernières pages vous paraîtront incompréhensibles (un peu comme pour tous les bouquins, oui hihi). Et puis, Pig Island est loin d'être un navet hein, alors il ne faut pas mourir idiot :)