
Si j'ai apprécié les tribulations de Renée la gardienne d'immeuble, les souvenirs du critique culinaire -celui qui est mort dans l'Elegance du hérisson, si vous vous rappelez- avant son deuil m'ont laissée perplexe et assomée. Car voyez-vous, les métaphores c'est beau, mais trop c'est trop. Ainsi, la description d'une tomate ou d'une mayonnaise s'étale sur deux pages, nous donnant très faim oui, mais nous embrouillant également à force de looongues images. Quand ce n'est pas le critique qui parle, c'est son entourage -femme, enfants, neveu, bonne, chat...- qui s'exprime et ça, c'est beaucoup plus amusant; plus vrai, plus émouvant, plus vivant qu'une description sensorielle devant un aliment qui s'éternise. Et c'est là le problème: le thème principal, la recherche d'une saveur dans le passé par un homme qui apprend qu'il va mourrir le lendemain, m'a beaucoup moins intéressée que les petits chapitres consacrés aux proches qui dressent le portrait de cet homme et de leur quotidien...
Cependant, cela prouve que d'une oeuvre à l'autre, la forme du texte peut varié très positivement puisque son deuxième roman est d'après moi une petite merveille, contrairement à celle-ci... Une gourmandise est donc un livre à lire lorsque l'on n'est pas déconcentré -histoire de ne pas perdre le fil- et surtout si on adore les figures de style!